Elle se nomme Heidi Hollinger. Elle a 22 ans. Caméra à la main, elle quitte Montréal. Elle débarque à Moscou dans cette effervescence sociopolitique et culturelle qui caractérise la Russie des années 90. On la surnommera la «John Reed en jupon», rappelant le célèbre journaliste américain et documentaliste de la Révolution d'Octobre. En peu de temps, elle deviendra aussi, selon Rodney Irwin, alors ambassadeur du Canada, «la Canadienne la plus connue en Russie». Ses portraits de dirigeants politiques, peu conventionnels, insuffleront une bouffée d'air frais à la photographie politique russe. Quant à ses photos d'artistes et de gens du peuple, elles capteront et dépoussiéreront l'expression d'une culture qui était jusque-là dissimulée dans les méandres de la bureaucratie soviétique. Monsieur Poutine, vous permettez? raconte les 10 années passées par l'auteure en Russie. De la Sibérie jusqu'en Tchétchénie, en jets privés avec les nouveaux riches ou dans les bas-fonds de Moscou, elle croque ses modèles et les rencontres ne manquent pas. Mikhaïl Gorbatchev et Vladimir Poutine, Fidel Castro et le dalaï-lama, la jeune photographe ne recule devant rien ni personne...