Géographiquement et culturellement située entre une France laïque et une Grande-Bretagne multiculturaliste, la Belgique se déclare quant à elle volontiers « neutre ». Mais que recouvre cette neutralité ? Comment s'est-elle construite, de 1830 à nos jours, au départ d'un compromis historique entre libéraux et catholiques ? Et quel corps les différents partis politiques belges donnent-ils aujourd'hui à l'exigence d'impartialité de l'État ? Quel terme utiliser, quel contenu concret lui donner, et dans quel objectif ? Comment, à tout le moins, garantir le respect de quelques principes majeurs et sortir enfin des incessantes arguties juridiques qui, en ramenant sans cesse la question religieuse au centre de l'actualité, nuisent à la sérénité, voire à la paix sociale ? La réponse, bien plus que par le choix d'un mot ou d'un autre, passera par l'affirmation claire de quelques balises, telles que le primat de la loi civile sur la loi religieuse, l'impartialité de l'État ou l'affirmation de la mission émancipatrice de l'école.