En se tournant vers l'enfance nichée en lui, le poète la retrouve ; figure protectrice. Il plonge en elle comme dans la première tranquillité du monde. Il avance sur un chemin en clair-obscur, laisse tout s'échapper ; le vent, le soleil, les photos anciennes. C'est un monde qui se déplie devant lui et qu'il ne cesse de revisiter, dans un état d'ouverture immense. Dans ces poèmes, Jean- Philippe Dupuis embrasse une mémoire fondatrice. Son regard, éclairé d'abord par les commencements, se pose sur les jeux, la nature, les premiers émois amoureux, la mort, comme une caméra se porte sur les moments-clés d'une vie. La poésie sublime ces souvenirs, les rend plus grands, plus vrais, plus sensibles. Elle devient ce lieu où puiser une force première, une puissance qui peut tout encaisser.