Moins connu que son contemporain Luther avec lequel il s'est brouillé, éclipsé par Calvin qu'il a pourtant fortement inspiré, Ulrich Zwingli (1484-1531) reste pourtant l'une des principales sources de la pensée et des pratiques des Églises réformées. Rejetant l'autorité du pape, dénonçant la corruption de l'Église catholique et ses indulgences, cet humaniste érudit et pasteur engagé contribua à fixer les dogmes de la Réforme en rédigeant 67 thèses, dans lesquelles il reconnaît la Bible comme seul fondement de la loi. C'est lui qui, de Zurich, a ouvert la voie à la Réforme en Suisse.
Replongeant dans ses écrits et sa correspondance, Aimé Richardt nous conte l'itinéraire du théologien, retraçant son action politique, sa rupture avec Rome, sa dispute avec Luther, son combat contre les anabaptistes, son implication dans la guerre qui opposa les cantons suisses catholiques aux cantons réformés... jusqu'à sa mort tragique à la seconde bataille de Kappel, alors qu'il assiste blessés et mourants en tant qu'aumônier des troupes zurichoises.
Spécialiste des XVIe et XVIIe siècles, Aimé Richardt a publié de nombreux ouvrages, dont un Fénelon couronné par l'Académie française. Parmi ses dernières biographies : Jean Hus, Bossuet, Lacordaire et Lamennais.